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  • : James JOYCE à Saint-Gérand-le-Puy
  • : Informations, échanges sur la vie et l'oeuvre de Joyce. Thèmes de rencontres, conférences, tables rondes. Evènementiel : "Le jour d'Ulysse" Musée et bibliothèque Anna Livia Plurabelle. Balade "Sur les pas de Joyce à Saint-Gérand-le-Puy".
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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 21:16
La première à partir est Lucie LEON (elle avait toujours son emploi au New York Hérald tribune, et veut retrouver son appartement - La situation de LEON était beaucoup plus critique – JOYCE l’exhortait à ne pas aller se jeter dans les pattes des nazis - mais LEON prit le risque et il partit en septembre.
A Paris, LEON sauva quelques livres et papiers de l’appartement de la rue des Vignes, et en racheta quelques uns dans une vente illégale faite par le propriétaire de l’appartement. Puis il déposa les papiers entre les mains de l’ambassadeur d’Irlande en France occupée, O’Kelly, avec mission de les confier à la Bibliothèque Nationale d’Irlande (où ils demeurèrent 50 ans sous scellés) – il vécut clandestinement jusqu’en 1941 – BECKETT, l’ayant rencontré lui recommanda de partir immédiatement – LEON : « j’attends jusqu’à demain , mon fils passe son bac » – le lendemain, il était arrêté et interné près de Paris – en 1942, il est tué comme juif par les nazis.
 
Entre temps, Maria JOLAS avait reçu un câble de son mari, qui la pressait de quitter la France- début août, elle se rend à Marseille pour faire mettre en ordre son passeport et celui de ses deux filles. – à son retour elle conseille à JOYCE (c’était possible) de faire partir toute la famille – Lucia comprise – pour les USA  (avion) – mais les avions et l’Amérique ne convenaient pas à JOYCE, qui médite alors (comme il l’avait fait pour la 1ère guerre mondiale) de gagner la Suisse. – ses amis GIEDION insistent pour qu’il rejoigne Zurich.
Maria JOLAS part le 28 août- JOYCE lui confie ses corrections qui seront reportées sur le texte de Finnegans Wake – il lui envoie un télégramme à Lisbonne,  lui disant qu’il en a « soupé de Saint-Tempion-le-Machin » (JOLAS, 58, ELLMANN, 398) –
 
Le 7 septembre, il lui adresse une lettre (à lire intégralement dans ELLMANN, 398-99) où il écrit :
« A la gare, je n’ai littéralement pas eu la force de vous dire ce que je voulais après les efforts que j’avais faits avec ces caisses et ces valises. Vous aviez l’air abattue. Si vous n’avez jamais rien fait d’autre, du moins vous avez fait le bonheur d’une kyrielle d’enfants pendant des années. Quand ils seront devenus des jacobins, des comtesses, des saints ou des explorateurs, ils s’en souviendront toujours – dans leurs instants de sobriété. Mais le Seigneur sait que vous avez fait davantage. 
(…) Dialogue.1980. Portail lilas. USA. Epoque : Printemps. Elle (reposant un exemplaire de Comment se débarrasser des Parasites) : J’y songe. Comment s’appelait cette famille qui avait toujours des histoires en Europe ?
Lui (prenant la cruche) : Aucune idée.
Elle : L’homme était borgne. N’était-ce pas Borniol,
Lui (reposant la cruche) : Joie
 (en anglais jeu de mots: « The man had a wall eye: was it Wallenstein ? – Jucious)
Elle: JOYCE, ah, c’est le nom. Je savais que ça avait un rapport avec l’Ecosse.
 Fait rien. Bon voyage. Merci. Au revoir. Vous avez oublié le pourboire, Madame. Pour le
porteur. Fait rien !...
Cordialement vôtre »
James JOYCE       7 septembre 1940
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3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 21:22
Sept 40
 
A partir de là, les JOYCE restent seuls et vont multiplier les démarches pour rejoindre la Suisse.
Difficultés multiples pour obtenir un passeport et un visa – il est en rupture de ban avec l’Irlande officielle, séparée de l’Angleterre et devenue indépendante depuis 1921 – il ira jusqu’à refuser un passeport irlandais qu’un ministre lui propose (l’Irlande était pays neutre) – et qui l’aurait aidé à quitter la France occupée – les tractations pour obtenir un visa dureront jusqu’à la fin de l’année 40 (voir ELLMANN).
Difficultés financières – avec la guerre, l’argent va bientôt manquer – JOYCE n’est plus alimenté par ses éditeurs anglais et américains – ni par le grand père de Steven, Adolf KASTOR (très généreux !) – ni par Harriet WEAVER, sa bienfaitrice de toujours – il est obligé de vivre avec la pension que le gouvernement anglais verse à ses sujets coincés en France (JOYCE, on l’a vu a un passeport anglais et non irlandais !)
 
 
Se souvenir de ce qu’il avait confié à Stanislas :
« L’art n’a pas de but, mais il a une cause ». Cette cause c’est « la pressante nécessité intérieure qui pousse l’imagination à faire une nouvelle synthèse de la vie ».
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3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 21:20

Louis GILLET : Stèle pour James JOYCE  - Editions Sagittaire 1946

(extraits)

 "Cher Joyce !... Il m'écrivait encore il y a quelques jours. De Suisse où il avait cherché refuge, au milieu de la grande bagarre, il me faisait un salut de la main, me souhaitait gentiment "la meilleure des Noëls possibles ". Cela voulait dire : "Je suis tranquille. Me voici au port". Le port ! Il y était sans doute, mais c'était pour s'y embarquer pour un bien autre voyage.

La dernière fois que je l'avais vu, c'était dans un village du centre, mi-berrichon, mi-bourbonnais, appelé Saint-Gérand-le-Puy. Comment il avait échoué là, ce serait toute une histoire. Jamais le charmant auteur d'Ondine  ni celui du Grand Meaulnes  n'ont rêvé rien de plus étrange que la présence de cette créature aérienne au milieu d'un village de France : c'était Trilby, c'était Puck captif dans une étable, parmi des vachers et des porcherons. Ces bonnes gens, pleins de délicatesse, ne se doutaient guère de la qualité de l'hôte extraordinaire qu'ils avaient parmi eux : un prince de l'esprit, un artiste d'une gloire mondiale, un homme dont les livres étaient célèbres de Moscou à New York et de Berlin à Tokio, et qui, le jour de ses cinquante ans, parmi les monceaux de télégrammes, en recevait un de Prague, adressé au premier des poètes vivants".

Je le trouvai agité ce jour-là d'une angoisse mortelle. Il brûlait de s'envoler ailleurs, il ne pouvait tenir en place. Pendant le repas il ne put s'asseoir, ne fit que tourner autour de la table et ne s'arrêta qu'à la longue, épuisé de tourment, pour prendre une gorgée de vin . Il rêvait de partir en Suisse, où il avait, pendant l'autre guerre passé quelques années heureuses. Il croyait y retrouver sa jeunesse, s'irritait des lenteurs des formalités. Il était irlandais, mais sujet britanique. La Suisse exigeait pour le recevoir une caution de cent mille francs(cent mille francs-or, il va sans dire). Il se débattait comme un sylphe, une abeille furieuse engluée par le crèpe de ses ailes. On eût dit qu'il avait reçu un ordre, une sommation de sa destinée qui lui commandait de partir ; il lui tardait de voler au rendez-vous de ses belles années, dans le pays où jadis s'était épanoui son génie. Une fois là, se disait-il, c'était le repos, la délivrance. Ce qu'il prenait pour un appel du bonheur, c'était le coup d'aile de l'au-delà, le frisson, l'inquiétude de la mort. Elle lui faisait là-bas un signe énigmatique, l'invitait au dernier voyage, le seul que l'on puisse faire aujourd'hui sans passseport. 

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7 avril 2007 6 07 /04 /avril /2007 10:51
  L'offfice de tourisme Val d'Allier Forterre par la subvention versée dans le cadre de la convention d'objectifs  signée avec la Communauté de Communes Varennes-Forterre.

  Le Conseil Général de l'Allier

  La commune de Saint-Gérand-le-Puy

  Holding de participation Constructeur BOYER. SA

  LEADER+Val de Sioule Val d'Allier
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1 avril 2007 7 01 /04 /avril /2007 17:40
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1 avril 2007 7 01 /04 /avril /2007 17:33
Ecartons d’abord un argument paresseux, mais qui a la vie dure. Une légende tenace veut que ce livre soit illisible, et qu’il tombe des mains du lecteur le mieux intentionné. Dès lors à quoi bon s’obstiner ?
 L’argument est commode, mais il a ses limites. Si un grand livre est un livre qui révolutionne la littérature, qui propose une nouvelle écriture et une nouvelle manière de voir le monde – et c’est le cas d’Ulysse – il est inévitable qu’en un premier temps il nous déconcerte et qu’il bouleverse nos critères, nos règles, notre manière de lire et de voir, bref qu’il fasse de nous un autre lecteur. A nouvelle écriture, nouvelle et autre lecture.
 
Pourtant JL Borgès n’a pas tort de conseiller au lecteur, et à ses étudiants : « Si un livre vous ennuie, abandonnez-le ; ne le lisez pas (…) c’est qu’il n’a pas été écrit pour vous ». [1] Et il va même jusqu’à considérer que ce pourrait être pour ce lecteur le Paradis perdu ou Don Quichotte, œuvres qui, pour lui, n’ont rien d’ennuyeux…
Il n’y a là nulle invitation à une démission. Rien n’empêche, bien au contraire, qu’un jour vous deveniez ce lecteur ouvert à l’œuvre et qui progresse dans sa lecture ! Borgès souligne simplement ici que « la lecture doit être une des forme du bonheur ». Mais le bonheur de la lecture ne saurait être obligatoire. L’argument d’autorité, la réputation, l’ancienneté ou la modernité ne peuvent constituer des critères suffisants. Le bonheur est comme le plaisir, « ce n’est pas une obligation, c’est une quête ».
D’où ce conseil : « lire beaucoup, ne pas se laisser effrayer par la réputation des auteurs, rechercher un bonheur personnel, un plaisir personnel. Il n’y a pas d’autre façon de lire ». [2] C’est une évidence, mais qui n’est pas si simple à saisir, ni surtout à pratiquer, tant les préjugés sont forts.
 
 
Il se trouve que ce même Borgès, qui n’a rien d’un béotien, est celui qui a le premier parlé d’Ulysse en espagnol, « le premier aventurier à voir abordé le livre de Joyce », selon ses propres termes. C’était en 1925. Et la manière même dont il décrit sa démarche et son entreprise de lecteur sont ici exemplaires : elle montre à chacun d’entre nous  le chemin à suivre pour surmonter l’argument paresseux et la facilité des renoncements.
 
Avant tout, relatant l’expérience de sa lecture, B note l’admiration et l’étonnement qui le saisissent et lui donnent d’emblée la certitude d’être en face d’une œuvre comparable à une « terre nouvelle », et qui le poussent à se donner « licence » d’en parler.
Mais vouloir en parler, c’est se heurter à une difficulté immédiate qui tient à la nouveauté de l’œuvre. Situation comparable à celle des « voyageurs antiques » découvrant un nouveau monde : intensité de la certitude d’aborder un autre continent, mais intensité d’une admiration qui dans un premier temps navigue dans le vague. Si l’oeuvre est nouvelle, elle ne se laisse pas appréhender simplement : le lecteur est comme le « voyageur antique » abordant la terre nouvelle, il n’a pour critères que ses critères classiques de lecture, et c’est avec eux qu’il peut tenter de mesurer l’écart. Mesurons bien cette capacité de mesure ! C’est la nécessité d’avoir déjà élaboré des règles, des schèmes, une pratique de la lecture, qui fait le lecteur, qui lui permet d’explorer une œuvre, et surtout de mesurer l’écart d’une grande œuvre avec ce qui avait été écrit jusque là. Mais cette mesure, précisément, sera toujours au départ inadéquate en quelque façon. Il est inévitable, comme l’a vu Borgès, que l’intensité de l’admiration soit une « vague intensité », et l’étonnement un « étonnement errant ».
Il n’ y a qu’une issue : partir à l’aventure dans le monde de Joyce, ce « pays enchevêtré et sauvage ». Et bien que, à ses yeux, Larbaud ait déjà parcouru ce pays et qu’il en ait « tracé la contexture avec une impeccable précision cartographique », Borgès ici s’affirme comme le « premier aventurier hispanique » à aborder Ulysse, et reprend à nouveau frais l’entreprise de sa lecture et de sa description : «  Je récidiverai sa description en dépit de mon manque de préparation et de la brièveté de mon séjour sur ses confins ».
 
Sur un mode en apparence badin, parlant de son exploration, Borgès se livre à un aveu peu courant : il confesse qu’il n’a pratiqué Ulysse  que « par bribes » : « J’avoue ne pas avoir débroussaillé les sept cents pages qui le composent, j’avoue l’avoir seulement pratiqué par bribes ». Les vrais lecteurs se reconnaîtront là : le beau mot de pratiquer dit tout, l’exercice remis sans cesse sur le chantier et le caractère indéfiniment ouvert de ce work in progress.
Mieux encore. Cette pratique par bribes pourrait passer pour une insuffisance radicale. De fait, c’est le contraire qui est vrai. Comparons l’œuvre à une cité (la comparaison a été souvent reprise depuis par les critiques). La découverte d’Ulysse s’apparente à la connaissance que nous prenons de Dublin : nous pouvons affirmer connaître la ville sans connaître toutes ses rues ou tous ses quartiers. Dès lors l’argument paresseux fait long feu, comme du reste la prétention à un savoir exhaustif. Une « certitude aventurière et légitime » les remplace :
                 «  Je sais cependant ce qu’il (Ulysse) est, avec cette certitude aventurière et
                 légitime qui nous habite lorsque nous affirmons notre connaissance de
                 la cité, sans nous octroyer pour autant l’intimité de toutes ses rues ou de
                 tous ses quartiers » [3].
 
 
Gérard Colonna d’Istria


[1] Cf. Cours de littérature anglaise. (Seuil, 2006)
[2] id. Epilogue, p 366.
[3] Id., P, 871.
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1 avril 2007 7 01 /04 /avril /2007 15:50
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24 mars 2007 6 24 /03 /mars /2007 10:34

Chanteur irlandais,
responsable du groupe Les wild Geese
Animateur, chercheur des J.J. Minstrels, rassemble les textes et musiques de chants traditionnels, classiques ou Music Hall en rapport avec l'oeuvre de Joyce. Chargé des relations avec les personnalités, groupes musicaux, chanteurs irlandais ou anglais.

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24 mars 2007 6 24 /03 /mars /2007 10:29

Maire Adjointe de Saint-Gérand-le-Puy
secrétaire de l'asssociation James Joyce à Saint-Gérand-le-Puy
chargée de la communication.

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24 mars 2007 6 24 /03 /mars /2007 10:24

Professeur agrégé de lettres, Président de l'Association James Joyce à Saint-Gérand-le-Puy, Intervenant dans les ateliers et conférences.

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